Difficulté
Manger local quand on est étudiant, est-ce possible ? Entre vos cours, vos soirées étudiantes et votre éventuel emploi, difficile de s’imaginer qu’il est possible de s’alimenter de façon plus responsable. Devenir locavore, c’est prendre conscience que l’on peut manger équilibré tout en soutenant les producteurs autour de chez nous. C’est un engagement à titre personnel. En favorisant le commerce local, on choisit un mode de consommation plus viable pour la planète. Comment concilier sa vie étudiante et le locavorisme ? Nous vous délivrons quelques astuces dans cet article.
Être locavore : qu’est-ce que cela veut dire
Aujourd’hui, un constat s’impose. Se nourrir génère des gaz à effet de serre, une pollution de l’air et des sols et une importante consommation d’énergie.
En France, nous sommes de plus en plus nombreux à en prendre conscience. Grâce à une enquête de l’IPSOS réalisée en octobre 2019, des chiffres ressortent. 74 % des moins de 35 ans privilégient l’achat de produits français. Et ils sont 71 % à préférer des produits proposés par des producteurs locaux.
Mais alors, quelle est la signification du locavorisme ? En soi, elle est assez simple. Cela implique que les aliments que nous consommons soient récoltés ou produits le plus près possible de notre domicile.
La démarche de se lancer dans ce mode de consommation peut être différente en fonction de chaque personne. Votre souhait premier est-il de manger plus sainement ou de réduire votre impact environnemental via votre alimentation ? Vous avez envie d’encourager l’économie locale et de soutenir des petits producteurs ? Manger local peut se transformer en un véritable acte militant. En plus de manger mieux, vous avez le pouvoir de choisir à qui votre argent va être reversé.
Manger local quand on est étudiant : comment procéder
Savoir décrypter les étiquettes
Lorsque vous vous rendez dans votre supermarché, il est parfois difficile de connaître la provenance de vos aliments. Des règles d’étiquetage sur l’origine des denrées alimentaires sont mises en place en France. Le lieu de production ou de récolte doit être clairement indiqué. Dans le cas de la viande préemballée par exemple, l’étiquette doit mentionner le lieu d’élevage et d’abattage. La viande bovine est soumise à des règles encore plus strictes. Qu’elle soit préemballée ou non, il est nécessaire que soit indiqué en plus le lieu de naissance de l’animal.
Des labels ont également été mis en place pour vous simplifier la tâche. De façon non exhaustive, nous pouvons citer :
- Fruits et Légumes de France ;
- Lait Origine France ;
- Viandes de France ;
- AOC (Appellation d’Origine Contrôlée).
Des labels locaux existent également comme Produit en Bretagne ou Origine Certifiée Sud-Ouest.
Se rendre sur les marchés
Le moyen le plus simple de manger local est encore de se rendre sur un marché. Il vous sera très aisé d’y trouver des produits locaux notamment des fruits et légumes, de la viande ou du fromage.
Les producteurs sont accessibles et prompts à la discussion. N’hésitez pas à interroger votre maraîcher. Où se trouve son exploitation ? Ses fruits et légumes sont-ils issus de l’agriculture biologique ou raisonnée ? Poser ces questions vous permettra d’en savoir plus sur vos aliments consommés. L’avantage, dans le cas des fruits et légumes locaux, c’est que vous avez l’assurance de consommer des produits frais qui ont été récoltés à maturité.
Les aliments que l’on trouve sur le marché sont, dans la plupart des cas, de meilleure qualité. En comparant les prix avec ceux du supermarché, vous vous rendrez compte que ceux-ci ne sont pas forcément plus élevés.
Penser aux associations locales
Des centaines d’associations étudiantes sont présentes à travers toute la France. Après renseignements, il existe peut-être sur votre campus des étudiants qui peuvent vous aider dans votre démarche. Y a-t-il une épicerie solidaire ? Pouvez-vous être mis en relation avec une AMAP ? Ce réseau d’Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne s’étend de plus en plus au fil des ans. C’est le signe d’un engouement des Français pour le locavorisme.
Avec une AMAP, vous vous engagez sur la durée en achetant chaque semaine un panier de produits locaux. En général, ce sont des fruits et légumes, mais certaines associations regroupent plusieurs producteurs et proposent également de la viande, des produits laitiers, des œufs ou du fromage.
Manger local à moindre coût
Vos sources de revenus sont souvent limitées lors de vos études. Selon la ville où vous résidez, les loyers sont plus ou moins élevés et le budget pour votre alimentation passe au second plan. Manger local est-il plus onéreux ? Pas forcément.
Savoir évaluer ses besoins
Une étude de 2016 de l’ADEME le montre : le gaspillage alimentaire reste trop important en France. En effet, chaque année, ce sont près de 10 millions de tonnes de nourriture encore consommables qui sont gaspillées. Un autre chiffre notable apparaît dans cette étude. Un Français jette en moyenne 7 kilos d’aliments encore emballés.
Pour limiter le gaspillage alimentaire, essayez d’évaluer vos besoins hebdomadaires. Pour vous permettre de faire des économies, voici les bonnes questions à se poser avant l’achat :
- Quelle est la date de péremption ?
- Vais-je manger chez moi tous les jours cette semaine ?
- Les fruits et légumes que j’achète sont-ils déjà mûrs ? Aurais-je le temps de les consommer ?
Des astuces anti-gaspillage existent ! Les fruits qui semblent trop mûrs seront délicieux en compote ou incorporés dans un gâteau.
La date limite de consommation (DLC) pour les denrées périssables est une date ferme. Au-delà de cette date, les produits ne peuvent plus être commercialisés. En ce qui concerne leur consommation, il est conseillé de respecter strictement la DLC pour la viande et le poisson frais par exemple. Toutefois, apprenez à faire preuve de bon sens. Un yaourt s’il n’a pas d’odeur ou d’aspect anormal peut tout à fait être consommé quelques jours après date. Une seule chose à retenir : en cas de doute, ne prenez aucun risque !
Pour les produits secs, la date de durabilité minimale (DDM) remplace maintenant la date limite d’utilisation optimale (DLUO). Elle est annotée à titre indicatif. Aucune crainte donc à consommer ce type d’aliment après date. Tout au plus, le produit aura perdu en qualité nutritionnelle ou gustative.
Acheter des produits bruts et en vrac
Faire des économies et manger local passe aussi par le choix de ce que l’on consomme. En effet, les aliments transformés et les plats préparés coûtent cher.
Vous pouvez, dans un premier temps, vous tourner vers des aliments frais et de saison. Privilégiez le vrac autant que possible. En plus de réduire l’achat d’emballages souvent inutiles, le vrac coûte la plupart du temps moins cher (pensez bien à vérifier le prix au kilo). Des fruits aux lentilles en passant par les flocons d’avoine, la majeure partie des aliments de base est disponible sans emballage. Pour en revenir au gaspillage alimentaire, celui-ci peut être réduit, car vous achetez uniquement les quantités qui vous sont nécessaires.
Autre astuce non négligeable pour faire des économies : mangez moins de viande. Nous le savons, l’élevage à grande échelle est extrêmement polluant en plus de soulever certains problèmes éthiques. Autant que possible, essayez de réduire la part de protéines animales dans votre assiette au profit de protéines végétales (les légumes secs par exemple). Varier vos apports sera bénéfique pour votre santé, mais également pour votre porte-monnaie.
Cuisiner quand on est étudiant
Cuisiner en étant étudiant ? Cela peut paraître incompatible au premier abord. L’idée reçue principale est que faire la cuisine demande du temps. Eh bien pas forcément ! Il est possible de manger local et sainement sans passer des heures en cuisine. Sélectionnez des recettes simples et faciles que vous pourrez réaliser en quelques minutes. Adoptez la méthode du batch cooking en cuisinant plusieurs plats en même temps pour votre semaine à venir. Cela reste avant tout un plaisir. Qui n’a jamais eu la satisfaction de déguster un bon plat fait maison ?
Ces quelques astuces démontrent que manger local quand on est étudiant est possible. En sélectionnant votre alimentation, vous êtes également un acteur du changement. Notre mode de consommation actuel est amené à évoluer dans les prochaines années, car il n’est plus viable à long terme. Avec votre porte-monnaie et des achats alimentaires plus écoresponsables, vous pouvez changer durablement les choses.
Auteure : Laura Gauton
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Sources :
Rapport IPSOS – Les Français et la consommation en circuit local