Les Agriculteurs et le Bio

Des produits de qualité ?

La première controverse dont Basile entend parler concerne les agriculteurs bio. Il entend dire que les agriculteurs bio ne sont pas vraiment bio et que ce sont juste des agriculteurs conventionnels qui ont trouvé un filon pour augmenter leurs bénéfices. Pourtant, pour Basile, les agriculteurs bio sont tous engagés pour une agriculture raisonnée. Alors, VRAI ou FAUX ?

Globalement VRAI. C’est dangereux de faire des généralités mais il est certain que de nombreux agriculteurs sont engagés pour fournir des produits de qualité ! Comment le savoir ? De nombreuses certifications ont vu le jour pour compléter la certification AB. En effet, les fondateurs de ces certifications estiment que le cahier des charges AB est trop léger et que la production d’aliments de qualité passe par d’autres contraintes. On pourra citer par exemple la Charte Bioocop, Demeter, Bio Cohérence, Nature et Progrès, USDA Organic, Bioland, Naturland. Chaque certification impose alors des limites exigeantes dont voici quelques exemples :

  • Pas de fécondation in vitro ;
  • Pas de phosphates naturels ;
  • Certains pesticides naturels interdits (huile de neem, pesticides à base de soufre / cuivre, …) ;
  • Vaccination et traitement médicaux limités ;
  • Seuil de contamination par des OGM plus faible (0,9% du produit final en bio) ;
  • Seuil de pesticides résiduels plus faible (contamination par le sol, l’air ou l’eau) ;
  • Moins de labour du sol.

Des labels sérieux ?

Comment Bérangère peut s’y retrouver entre tous ces labels ? Il n’y a pas de secret, elle doit pour chacun d’entre eux regarder la charte de la certification et décider si elle lui convient (ex : chartes bio cohérence, bio partenaire et demeter). Il faut cependant savoir que ces certifications coûtent de l’argent et du temps ! D’ailleurs, les agriculteurs qui veulent obtenir ces certifications passent généralement par le bio avant (2 ans et ~500 euros par an) pour ensuite transiter vers des certifications plus strictes.

Bérangère : « Objection votre honneur ! Que faites vous des faux produits bio venant principalement de l’étranger ? » … réponse compliquée pour une question compliquée. Les labels bio ne sont pas tout vert ou tout noir. Il est vrai que certains produits s’introduisent en France en étant labélisés comme « AB » alors qu’ils ne répondent pas aux critères. Comment est-ce possible ?

Tous les produits certifiés bio arrivant en Europe nécessitent d’avoir un accord d’équivalence avec le certificat AB. Le problème est que ces labels bio hors UE n’ont pas toujours les moyens de vérifier le fonctionnement de tous leurs agriculteurs régulièrement et donc des dérives apparaissent. Il y a aussi un autre phénomène : dans certains pays il est possible pour un agriculteur d’acheter (comprenez « soudoyer ») un certificat. Vous trouverez toutes les sources à la fin de la page. Il ne faut pas tomber dans l’extrême cependant, la majorité des produits bio venant de l’étranger sont réellement bio, mais il y a parfois de la fraude, comme partout.

Et ils sont où ?

Une autre remarque que les consommateurs adressent aux producteurs bio est leur manque de présence dans les étals. En effet, les agriculteurs bio seraient peu nombreux et un consommateur averti aurait du mal à trouver son bonheur. VRAI ou FAUX ?

VRAI, mais l’analyse n’est pas complète ! Les Agriculteurs bio représentaient 8,5% de la surface utile agricole française en 2019 ! Et ce chiffre a doublé ces 5 dernières années. La surface cultivée en bio est en croissance rapide et devrait encore croitre ces prochaines années, donc il y aura de plus en plus de produits bio en rayon ! C’est bien la preuve d’un désir de transformer notre modèle agricole.

Le rôle de l’AB ?

Finalement, certains reprochent aux agriculteurs bio de ne pas être assez engagés, d’être trop rapprochés du fonctionnement de l’agriculture conventionnelle. Il faut savoir que l’agriculture bio aujourd’hui a surtout un rôle de pionnière. L’agriculture bio permet de promouvoir des pratiques de culture et d’élevage raisonnés.

L’agriculture bio a également servi de support pour de nombreuses études scientifiques qui ont permis de dégager des pratiques vertueuses mises en place notamment en agroécologie ou en permaculture.

Comme nous l’avons vu juste avant, les agriculteurs qui le désirent peuvent décider de s’imposer un cahier des charges plus strict et obtenir d’autres labels. Cependant, parmi les agriculteurs certifiés, la plupart sont certifiés AB. L’agriculture bio forme donc la vitrine de l’agriculture raisonnée, la façade à laquelle les consommateurs ont majoritairement accès.

Pour résumer, Basile nous explique que l’Agriculture Biologique est une pratique pionnière dans le domaine de l’agriculture raisonnée. Selon de nombreuses personnes, son cahier des charges n’est pas assez contraignant, d’où l’apparition d’autres labels plus spécifiques. Il faut aussi retenir le principe d’équivalence entre le label européen et d’autres labels internationnaux. Pour finir, il y avait 8.5% de surface agricole bio en France en 2019 mais c’est en très forte expansion.

Autres articles qui peuvent vous intéresser

Sources :

Charte Bio Cohérence

Engagements Bio Partenaire

Cahier des Charges Demeter

Infographie Ministère de l’Agriculture

Produire bio, un business comme les autres ? – Christian JENTZSCH

Site de la RASFF – Food and Feed Safety Alerts

Le Monde selon Monsanto – Marie-Monique ROBIN

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s