Alimentation vivante : quésaco ?

Maladies de la vache folle, crise de la viande de cheval… les différents scandales alimentaires ayant émaillé ces dernières décennies, couplés à un ras-le-bol de la junk food ont signé le retour en force des modes de consommation alternatifs. Outre le végétarisme et le véganisme, le mode d’alimentation qui a, de plus en plus, les faveurs des consommateurs est l’alimentation vivante. En quoi consiste-t-il et quels en sont les bienfaits ? Le tour de la question en 5 points.

Plusieurs fruits et légumes typiques de l'alimentation vivante : raisin, tomates, citron, poivron, maïs, pomme, chou, herbes aromatiques — **Source**

Vous avez dit alimentation vivante ?

Encore désignée sous le vocable de crudivorisme, de rawfoodisme ou d’alimentation haute vitalité, l’alimentation vivante est un mode de consommation où il n’y a de place que pour les repas 100% naturels. Dans ce mode d’alimentation, la primeur est donnée aux produits issus de l’agriculture biologique. Les produits OGM ou ceux ayant subi des traitements chimiques (produits contenant des exhausteurs de goût, des additifs, des colorants…) sont évités autant que possible.

On retrouve, comme aliments les plus couramment consommés dans ce régime, les légumes crus, les fruits, les graines germées ainsi que les algues alimentaires. Les seules transformations des aliments admises par les adeptes de cette pratique sont la fermentation, la germination et, dans une certaine mesure, la cuisson. Celle-ci ne doit, en effet, pas être faite à une température supérieure à 40°C (104 ° F).

Quelques précisions utiles

Il existe des modes de consommation et des pratiques alimentaires qui sont proches de l’alimentation vivante ou qui sont parfois confondues avec elle. Parmi elles, on trouve :

Le végétalisme

Sont exclus dans ce régime alimentaire tous les aliments d’origine animale.

Le végétarisme

Dans ce régime, il n’y a aucune place pour la consommation de chair animale (poisson ou viande) Mais les aliments d’origine animale tels que les produits laitiers, le miel et les œufs sont les bienvenus.

Le flexitarisme ou semi-végétarisme

Il est plus souple que le végétarisme. Les flexitariens sont végétariens chez eux ; mais à l’extérieur, ils peuvent, dans des situations particulières, consommer de la viande ou du poisson.

Le pesco-végétarisme ou pescétarisme

Il s’agit d’une variante du végétarisme. Ses adeptes s’autorisent à manger du poisson en plus de tous les autres aliments que consomment les végétariens.

Le véganisme

Il est à la fois une pratique alimentaire et un mode de vie. Les végans sont des végétaliens purs. Ils se distinguent en plus par un refus de consommer tout produit (cosmétiques, chaussures, vêtements…) provenant des animaux ou de leur exploitation.

Le crudivorisme

Les crudivores se nourrissent uniquement d’aliments crus ou, à défaut, de ceux qui sont les moins transformés possible. Crudivorisme et alimentation vivante sont, très souvent, assimilés l’un à l’autre. En réalité, l’alimentation vivante est plus large que le crudivorisme. En effet, en plus de préférer les aliments crus ou les moins transformés possible, les pratiquants de l’alimentation vivante consomment en sus les huiles de première pression vierges, les sirops, les sucres complets, etc. Il reste à souligner que les adeptes de ces 2 modes d’alimentation ont en partage d’être des consommateurs de ce que l’on appelle la « raw food ».

Quid de l’alimentation morte

La première chose à laquelle fait penser le terme ‘’alimentation vivante’’, quand on le rencontre, c’est son contraire, ‘’l’alimentation morte’’. S’il y a une alimentation vivante, c’est qu’il doit sûrement y en avoir une morte. Qui dit alimentation morte dit produits « biocidiques ». Composés de calories vides, ces types d’aliments contiennent une grande part de mauvaises graisses ou de mauvais sucres dépourvus de la totalité de leurs micronutriments. Une alimentation à base de ces sortes d’aliments entraîne un effondrement rapide du fonctionnement vital et provoque un vieillissement prématuré des cellules du corps.

Mais quels sont donc ces aliments morts ? Encore appelés « Junk food », les nourritures mortes ont inondé le marché de la consommation. Pizzas industrielles, kebab, donuts, bonbons à la gélatine…, ces sortes de nourriture se trouvent dans toutes les grandes surfaces et font partie du quotidien d’une large part de la population mondiale.

Quelles en sont les motivations ?

La principale est l’amélioration de l’état de santé. L’homme est le seul être vivant qui cuit sa nourriture avant de la manger. Or, cette cuisson est fatale pour les enzymes naturellement contenues dans les végétaux ainsi que pour les vitamines thermosensibles. Adopter un mode d’alimentation où tout serait mis en œuvre pour conserver intacts ces nutriments contribuerait donc à maintenir ceux qui y recourent dans une meilleure forme. Meilleure concentration, regain d’énergie et plus grande endurance physique sont certains des bienfaits cités de l’alimentation vivante.

Outre l’apport conséquent d’enzymes végétales, de vitamines et de minéraux, l’alimentation vivante est également réputée avoir des vertus curatives et permettrait de combattre certaines maladies tels que le cancer, le diabète, les anomalies lipidiques…, maladies que l’on estime liées au mode de vie contemporain.

Quels aliments consomme-t-on quand on pratique l’alimentation vivante ?

2 catégories d’aliments se disputent les honneurs des pratiquants de l’alimentation vivante : les produits alimentaires biogéniques et les produits alimentaires bioactifs.

Les produits alimentaires biogéniques

Véritables concentrés de vitalité et sources d’énergie, les produits alimentaires biogéniques ont une forte valeur nutritive et aident à prévenir les problèmes de carence et, parfois même, de malnutrition. Se retrouvent dans cette catégorie tous les produits germés tels que les légumineuses, les graines, les noix ou encore les céréales.

Les produits alimentaires bioactifs

Ces produits sont ceux qui contiennent des micronutriments essentiels à l’organisme tels que les vitamines et les minéraux. Ils sont indispensables pour maintenir l’organisme en bonne santé. On y retrouve entre autres les baies, les fruits, les légumes crus, le miel et les sucres non raffinés mais aussi des produits plus élaborés comme le chocolat cru, les fromages à base de lait cru ou encore les bières non filtrées et non pasteurisées.

Y a-t-il des inconvénients à être exclusivement crudivore ?

Un régime exclusivement rawfoodiste est susceptible d’induire chez ceux qui le pratiquent, des changements qui ne sont pas toujours souhaitables. On note, entre autres effets recensés, une perte de poids, due au faible apport calorique du raw-food (9,9 kg chez les hommes et 12 kg chez les femmes, d’après une étude allemande) ainsi qu’un risque d’arrêt des règles partiel ou complet (c’était le cas de 30% des femmes qui ont fait l’objet de l’étude allemande).

Le crudivorisme est également susceptible d’entraîner des déficiences en vitamine B12 ainsi qu’une hausse du taux d’homocystéine dans le sang, état de choses qui prédispose aux maladies cardiovasculaires. Autre effet indésirable évoqué au terme d’une étude à large échelle conduite en 2005, une baisse drastique du taux de bon cholestérol (46% des sujets de cette étude en souffraient). Un lien entre ce type d’alimentation et une faible densité osseuse a été également fait à de multiples reprises, ce qui laisse présager que ce régime alimentaire serait peu complet en apport de calcium, de vitamine D et de zinc. Cette carence en zinc est même indexée comme pouvant causer des problèmes de fertilité chez les femmes comme chez les hommes.

En raison de toutes ces carences, les personnes fragiles et à risque (enfants, adolescents en croissance et femmes enceintes notamment) devraient éviter d’adopter un tel mode alimentaire. Et il est recommandé à tous ceux qui le suivent de rééquilibrer leur alimentation en prenant des suppléments en vitamine calcium, en zinc, en vitamine B12 et en vitamine D.

Auteur : Louis Aziale